mardi 16 mars 2010

"La clairière", premier HLM passif.

Le Foyer Rémois vient de livrer à Bétheny, près de Reims, le premier bâtiment HLM passif en France.
Conformes à la fois aux labels BBC Effinergie et PassivHaus, ce bâtiment consommera, selon Luwoge Consult. moins de 15 kWh/m2/an en chauffage.
Il a été conçu par BCDE Architecture, une agence Rémoise qui s’est déjà illustré par la cité-jardin HQE en ossature bois à Bétheny (51). Voici un aperçu des moyens architecturaux et techniques qui ont permit d’atteindre ces performances au prix du logement social.




Le bâtiment a fait l’objet de plusieurs innovations techniques, à commencer par la structure. Elle est composée de prémur constitué de panneaux en béton préparés en usine, d’une épaisseur de 200 mm avec deux faces de 6 cm, assemblés directement sur chantier. 

"Cette technique offre plusieurs avantages. Outre sa rapidité de mise en œuvre, elle permet de disposer d’une excellente planéité verticale et ne nécessite qu’un joint tous les 10 m, ce qui est un avantage certain pour réussir le test de perméabilité à l’air indispensable à l’obtention des deux labels BBC Effinergie et PassivHaus", précise l’architecte Laurent Debrix de BCDE Architecture

L’isolation, par l’extérieur pour éviter tout pont thermique, est en Néopor, un nouveau produit développé par BASF. Il s’agit de perles de polystyrène expansibles (PSE) enrichies de graphite, ce qui permet d’augmenter de plus de 15 % les performances thermiques des panneaux par rapport à un PSE classique.
L’eau chaude sanitaire est chauffée par panneaux solaires en toiture. La toiture, elle, est végétalisée pour permettre la récupération de l’eau de pluie et former une barrière naturelle contre l’humidité et le froid.

La ventilation double flux tire l’air neuf d’un échangeur tempéré par un puits canadien. Il est constitué d’un réseau de tuyaux enfoui à environ 2,50 mètres du sol, ce qui permet d’utiliser l’inertie de la terre pour préchauffer naturellement l’air en hivers et le tempérer en été.

Les ouvertures, réduites au Nord, sont équipées de triples vitrages avec menuiseries bois. Les grandes baies vitrées au Sud sont, elles, équipées d’un double vitrage peu émissif intégrant un pare-soleil à lames orientables. Le vitrage, moins isolant au Sud permet de mieux profiter des apports du soleil en hivers. En été les brises soleils sont indispensables pour éviter l’effet de serre dans les appartements. 


Bien entendu, le bâtiment a été soumis au « blower test » afin de vérifier son étanchéité à l’air. L'exigence requise est au maximum de 0.6 vol/h pour le taux de renouvellement d'air sous une différence de pression de 50 Pascals, soit une étanchéité qui nécessite une très grande précision dans la construction de l’enveloppe du bâtiment.

Au total, la consommation maximale correspondante en énergie primaire est de 120 kWh/m2/an pour l'eau chaude, le chauffage, la ventilation, les auxiliaires et l'électricité domestique.

Ce bâtiment étant une première, l’expérience permettra à EDF de contrôler les apports énergétiques (le puits canadien, les capteurs solaires et les calories récupérées par la ventilation double flux) et celui des équipements électriques liés à la consommation collective et individuelle par la pose et le relevé d’informations de sous-compteurs (eau chaude sanitaire, éclairage, chauffage d’appoint des salles de bain et électroménager). Toutes ses données seront rapatriées par liaison Internet vers le centre R&D d’EDF. Une caméra thermique mesurera la thermographie du bâtiment afin de s’assurer du bon traitement des ponts thermiques.

Mais cette performance ne sera efficace que si les locataires eux même prennent de nouvelles habitudes. Pour ce faire, EDF accompagne le Foyer rémois dans l’approche sociétale au travers des réunions avec les locataires entrants puis au coup par coup (sensibilisation à la maîtrise de la demande d’électricité, utilisation de lampes basse consommation, sensibilisations aux économies d’énergies et formation aux bonnes pratiques).

Les performances annoncées de « la Clairière » suivent l’expérience de la Cité-jardin «les Aquarelles» et préfigurent l’industrialisation du processus à travers le projet de « la 12ème Escadre d’Aviation ». Ces trois programmes ouvrent l’ère des éco-cités en combinant l’ingénierie de la Cité-jardin et les technologies de l’immeuble passif.

Un cercle vertueux est ainsi mis en place. L’écologie est directement au service du progrès du logement social.  Les HLM bénéficieront directement des bienfaits de la performance énergétique car chaque logement, outre le fait de préserver l’environnement, aura de grandes baies vitrées orientées Sud, une qualité de l’air excellente et des charges de chauffage réduites de 80%.

Sources : Maison à part.com, Technique-Ingénieur.fr

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